[...]
Elle est tombée dans les pommes en pleine nuit alors qu'elle se levait pour aller voir la petite qui pleurait ou pour aller aux toilettes je ne m'en souviens plus très bien. Elle s'est affalée de tout son long contre la porte et sa tête a failli taper contre le coin du seul meuble de la chambre. Je le sais parce que je l'ai vu de mes propres yeux. Bien qu'il devait être quatre heures du matin, j'étais réveillé et je me suis retourné dès que j'ai entendu ma femme poussait le plus faible cri de détresse imaginable en amorçant sa chute, et le tout dans une tentative vaine de se rattraper à la poignée de porte. Je dis vaine parce que ceux qui ont déjà fait un malaise savent parfaitement que si on tombe, c'est que les forces nous abandonnent, alors essayer de retenir le poids de son corps avec un seul bras, c'est aussi impossible que de se brosser les dents avec les pieds.
Elle est tombée assez doucement, heureusement, durant les trois premiers quarts de la chute, jusqu'à ce qu'elle se retrouve sur les genoux, penchée sur le côté à presque quatre-vingt-dix degrés, et ensuite la tête a emporté tout le reste, comme c'est le cas avec notre fille, sauf que ma femme, elle, a tout de même eu le réflexe de mettre son bras autour de son visage. Sans ça, elle aurait eu un sacré traumatisme crânien.
Et moi j'ai été spectateur de toute la scène, et s'il n'avait pas été question de ma femme, j'aurais probablement trouvé le tableau aussi pathétique qu'hilarant, bien que les gens qui tombent ne me fassent pas particulièrement rire, sauf ceux qui le font tout doucement. Enfin, j'étais spectateur... n'allais pas croire que j'ai regardé sans rien faire. J'ai sauté de sous la couette et je me suis précipité vers elle aussi vite qu'on peut le faire les yeux mi-clos à quatre du matin. Mais je n'ai pas pu la rattraper avant qu'elle touche le sol. Je me suis retrouvé à quatre pattes, nu comme un verre, et le choc thermique, chaleur du lit versus froid polaire du carrelage, a failli avoir raison de moi, et j'ai bien cru que j'allais tourner de l’œil moi aussi. [...]
Elle est tombée dans les pommes en pleine nuit alors qu'elle se levait pour aller voir la petite qui pleurait ou pour aller aux toilettes je ne m'en souviens plus très bien. Elle s'est affalée de tout son long contre la porte et sa tête a failli taper contre le coin du seul meuble de la chambre. Je le sais parce que je l'ai vu de mes propres yeux. Bien qu'il devait être quatre heures du matin, j'étais réveillé et je me suis retourné dès que j'ai entendu ma femme poussait le plus faible cri de détresse imaginable en amorçant sa chute, et le tout dans une tentative vaine de se rattraper à la poignée de porte. Je dis vaine parce que ceux qui ont déjà fait un malaise savent parfaitement que si on tombe, c'est que les forces nous abandonnent, alors essayer de retenir le poids de son corps avec un seul bras, c'est aussi impossible que de se brosser les dents avec les pieds.
Elle est tombée assez doucement, heureusement, durant les trois premiers quarts de la chute, jusqu'à ce qu'elle se retrouve sur les genoux, penchée sur le côté à presque quatre-vingt-dix degrés, et ensuite la tête a emporté tout le reste, comme c'est le cas avec notre fille, sauf que ma femme, elle, a tout de même eu le réflexe de mettre son bras autour de son visage. Sans ça, elle aurait eu un sacré traumatisme crânien.
Et moi j'ai été spectateur de toute la scène, et s'il n'avait pas été question de ma femme, j'aurais probablement trouvé le tableau aussi pathétique qu'hilarant, bien que les gens qui tombent ne me fassent pas particulièrement rire, sauf ceux qui le font tout doucement. Enfin, j'étais spectateur... n'allais pas croire que j'ai regardé sans rien faire. J'ai sauté de sous la couette et je me suis précipité vers elle aussi vite qu'on peut le faire les yeux mi-clos à quatre du matin. Mais je n'ai pas pu la rattraper avant qu'elle touche le sol. Je me suis retrouvé à quatre pattes, nu comme un verre, et le choc thermique, chaleur du lit versus froid polaire du carrelage, a failli avoir raison de moi, et j'ai bien cru que j'allais tourner de l’œil moi aussi. [...]