Le Royaume, d'Emmanuel Carrère ou les réflexions d'un écrivain sur ses propres convictions religieuses.
Aujourd'hui, dans un vide juridique de la croyance, ni catholique, ni totalement athée, l'auteur de Limonov, dans un but d'étude de la foi chrétienne, revient sur la période durant laquelle il fut lui-même était une véritable grenouille de bénitier. Il explique comment lui est apparu le Seigneur, et comment ce dernier s'est peu à peu effacé au profit de la raison.
C'est un ouvrage qui a dû faire jaser dans les églises et qui n'a pas dû être simple à écrire. Chaque mot a été soupesé, chaque phrase reformulée afin d'atteindre le but que Carrère s'est fixé : parler de l'église et de la foi, de les critiquer, de les remettre en question, et ce, sans pour autant lui cracher au visage ni renier ce qu'il a pu ressentir durant ces trois années. Les craintes de tomber sur une critique théologique, des bondieuseries ou une auto-analyse dégoulinante de larmes et d'auto-contradiction sont effacées après quelques dizaines de pages.
Le Royaume emmène le lecteur dans une ballade critique et littéraire aux côtés des Évangiles. Il y rencontrera Paul, Luc, Jean, Marc et bien d'autres personnages obscurs pour les novices mais que l'auteur parvient à rendre familier. Si bien que celui qui tient le livre entre ses mains peut se figurer Paul, par son franc-parler, sa volonté indestructible et sa mauvaise humeur latente, comme une espèce de Guy Roux en plus maigre. Luc serait un Olivier Besancenot.
Ce livre est d'une remarquable érudition et est une mine d'informations historiques sur la vie des apôtres, comme le bras de fer entre Jean et Paul, la Rome de l'époque ou encore sur Jérusalem, mais sans le côté rébarbatif d'une thèse ou d'un essai. Et cette prouesse est rendu possible grâce à l'aspect fictionnel de ce livre où Carrère comble les points sombres de l'Histoire par son imagination et ses conclusions. Avec ses propres mots, il colmate les brèches et faits les jointures entre les événements qui menèrent, il y a plus de deux mille ans, à l'écriture des Evangiles.
C'est un ouvrage qui a dû faire jaser dans les églises et qui n'a pas dû être simple à écrire. Chaque mot a été soupesé, chaque phrase reformulée afin d'atteindre le but que Carrère s'est fixé : parler de l'église et de la foi, de les critiquer, de les remettre en question, et ce, sans pour autant lui cracher au visage ni renier ce qu'il a pu ressentir durant ces trois années. Les craintes de tomber sur une critique théologique, des bondieuseries ou une auto-analyse dégoulinante de larmes et d'auto-contradiction sont effacées après quelques dizaines de pages.
Le Royaume emmène le lecteur dans une ballade critique et littéraire aux côtés des Évangiles. Il y rencontrera Paul, Luc, Jean, Marc et bien d'autres personnages obscurs pour les novices mais que l'auteur parvient à rendre familier. Si bien que celui qui tient le livre entre ses mains peut se figurer Paul, par son franc-parler, sa volonté indestructible et sa mauvaise humeur latente, comme une espèce de Guy Roux en plus maigre. Luc serait un Olivier Besancenot.
Ce livre est d'une remarquable érudition et est une mine d'informations historiques sur la vie des apôtres, comme le bras de fer entre Jean et Paul, la Rome de l'époque ou encore sur Jérusalem, mais sans le côté rébarbatif d'une thèse ou d'un essai. Et cette prouesse est rendu possible grâce à l'aspect fictionnel de ce livre où Carrère comble les points sombres de l'Histoire par son imagination et ses conclusions. Avec ses propres mots, il colmate les brèches et faits les jointures entre les événements qui menèrent, il y a plus de deux mille ans, à l'écriture des Evangiles.